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mes plus belles dégustations oenologiques... ou les pire
12 septembre 2019

La Winerie Parisienne va sortir ses premières bouteilles

Ile-de-France : trois vignobles vont voir le jour

La réglementation européenne permet depuis peu de planter des vignes à but lucratif dans le bassin parisien. Trois vignobles sont en cours de création.

Julien Bengué (31 ans), Julien Brustis (28 ans) et Adrien Pélissié (31 ans) dans leur parcelle de 3 hectares tout juste plantée de jeunes ceps à Davron (Yvelines).

Julien Bengué (31 ans), Julien Brustis (28 ans) et Adrien Pélissié (31 ans) dans leur parcelle de 10 hectares tout juste plantée de jeunes ceps à Davron (Yvelines).

Sur les coteaux d'Ile-de-France, les choses étaient claires, rectilignes comme des rangées de ceps : avant le 1er janvier 2016, les 150 et quelques microvignobles d'Ile-de-France, souvent des parcelles municipales ou associatives, produisaient tous du "vin franc", un alcool qui ne peut être commercialisé. Une exception, les cuvées de blanc de Suresnes (environ 4.000 bouteilles par an). Le célèbre vin de Montmartre, issu d'un terrain de 0,75 hectare seulement, ne peut être vendu qu'au bénéfice des œuvres caritatives de la mairie du 18e.

Il y a dix-huit mois, la réglementation européenne a changé et permet, depuis, de planter des ceps partout afin de produire et vendre des nectars comme dans les grandes régions viticoles. Des pionniers se sont engouffrés dans cette nouvelle voie et ont demandé des droits à planter, à commencer par trois mousquetaires, âgés de plus ou moins 30 ans. Julien Brustis, Julien Bengué et Adrien Pélissié ont lancé en 2015 la Winerie parisienne : ils ont commencé par assembler des vins d'abord à Paris, puis à Montreuil dans un hangar. Les raisins sont cueillis dans différents vignobles de province, tel le Bordelais, et montent le lendemain en cagettes sur Montreuil, où ils sont pressés, puis vinifiés. "Nous créons des vins de marque assemblés à Paris, explique Adrien Pélissié. Mais nous voulions lancer un vin de terroir, élever nos propres raisins. Nous faisons le pari de réveiller le terroir d'Île-de-France, un vignoble historique, en proposant des vins qui représentent le goût du lieu."   
Certains ont montré qu'on pouvait vinifier du vrai vin, et que ce n'était pas que du folklore

L'Ile-de-France a été une grande région viticole (42.000 hectares), avant les ravages du phylloxera à la fin du XIXe siècle et de la poussée immobilière concomitante qui a dévoré des parcelles. Mais le vin produit, du blanc, souvent du Guinguet servi dans les… guinguettes, était une piquette dont on disait "qui en boit une pinte en pisse quatre!". Après la destruction du vignoble francilien, des amateurs épaulés, parfois par des pros, ont récréé des microvignobles au cours des dernières décennies. La vigne de Montmartre a été replantée en 1932. "Certains ont montré qu'on pouvait, avec des techniques au top comme à Suresnes ou à Sannois, vinifier du vrai vin, et que ce n'était pas que du folklore", explique Ghislain Pagès, fondateur d'Oenodyssée, une agence d'événementiel autour du vin qui connaît bien les vignes franciliennes. Selon lui, la production de Suresnes n'est "pas mal du tout". "C'est un blanc légèrement moelleux, comme en Touraine, avec une acidité parfois trop marquée si l'année n'a pas été assez ensoleillée."

Les premières cuvées de rouge en 2020

Ces pionniers ont, en tout cas, montré que c'était possible en région parisienne. "On peut faire des choses intéressantes ici", estime Julien Brustis, l'œnologue de la Winerie parisienne. Lui et ses associés ont planté, au printemps 2017, 10 hectares à Davron, un village des Yvelines. Ils ont créé ce qui est pour l'instant le plus grand vignoble d'Île-de-France. Ils vont encore planter 20 hectares dans les trois ans à venir! "Nous faisons même le pari du rouge, ajoute Julien Brustis. Le réchauffement climatique permet de miser sur des terres plus au nord. Nous pensons que nous pourrons élaborer un vin qualitatif, une cuvée souple, élégante." Premières bouteilles vendues en 2020.

A Heaulme, dans le Vexin, Bruno Lafont, 67 ans, fait le même calcul basé sur l'évolution du climat. Il a également demandé des droits à planter, a mis en terre en avril 3.500 ceps sur un hectare et compte produire du pinot noir, à récolter en 2020. "L'aventure, à la fois angoissante et excitante, commence. Il faut d'abord investir beaucoup, en travaillant ses vignes, et financièrement aussi, avant d'avoir un retour plusieurs années plus tard." Tables de tri, cuves, tonneaux, pressoir : ce passionné, hyperactif, a dépensé près de 100.000 euros pour son futur Clos Férout.

On pense même que des touristes venu du monde entier pourraient venir visiter notre exploitation

Plus à l'est, dans la Brie, un vigneron bordelais, Pierre-Gilles Gromand-Brunet d'Evry, propriétaire dans le Médoc du Château Lamarque, va planter 4 hectares de cépages rouges dans les deux ans qui viennent. "Ma femme et moi voulons ressusciter un vignoble qui existait dans le village d'Evry. Nous sommes en train de tester les sols. Nous disposons de terrains en pente pas mal exposés." La famille d'Evry bénéficie aussi d'un savoir-faire exceptionnel grâce à son cru du Médoc.

Tous ces nouveaux vignobles comptent accueillir les visiteurs, que ce soit à Davron, dans le Vexin ou à Evry-les-Châteaux en Seine-et-Marne, où Pierre-Gilles d'Evry veut ouvrir un conservatoire de la Brie dédié au fromage et au vin. "La viticulture intéresse les citadins, on pense même que des touristes venu du monde entier pourraient venir visiter notre exploitation" imagine Adrien Pélissié. Pour Patrice Bersac, président de Vignerons franciliens réunis, pas de doute : "Il y a une demande culturelle autour de la vigne, qui est festive. Il y a également une demande commerciale pour des vins locaux caractéristiques de la région." Son association a déposé une demande d'inscription géographique protégée à l'Inao qui est en cours d'instruction. "Nous espérons l'obtenir début 2018." De quoi peut-être pouvoir mettre sur les étiquettes, lors des premières cuvées en 2020 : "Vins d'Île-de-France".

d'après le J.D.D

Si le chai installé en 2015 fut une première étape dans le renouveau d’une tradition que la capitale avait perdue depuis quelques décennies, la Winerie Parisienne fondée par Adrien Pélissié, Julien Bengué et Julien Brustis passe un cap supplémentaire en cette rentrée avec le lancement de ses premières vendanges. Après les raisins issus de grandes régions viticoles françaises sélectionnés pour être vinifiés aux portes de Paris, voici que ce trio de passionnés s’apprête à récolter les fruits de la vigne qu’ils ont plantée en 2017 dans la plaine de Versailles, à Davron. « Premier vignoble professionnel d’Ile-de-France depuis la crise phylloxérique », ce domaine tricote une nouvelle histoire viticole dans une région qui fut jusqu’à la fin du XIXe siècle l’un des plus grands vignobles de France, avec 40 000 hectares de vignes.

Julien Brustis, Adrien Pélissié et Julien Bengué, les trois fondateurs de la Winerie parisienne, ont réalisé leur rêve : ils vont produire un vin 100 % francilien.

Les premiers vins en 2020

Ce nouveau vignoble, qui intègre « les enjeux de la viticulture de demain » en alliant précision, savoir-faire traditionnel et respect de l’environnement, a été inauguré la semaine dernière en présence de Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines. Projet soutenu, entre autres partenaires, par bettane+desseauve, le domaine de la Winerie Parisienne compte pour le moment dix hectares et la première récolte (issue des cépages chardonnay, chenin, pinot noir et merlot) donnera des vins 100 % issus de l’agriculture francilienne. En attendant la certification bio qui interviendra au prochain millésime, au sortir des trois années de conversion exigées. En jachère depuis quinze ans, la parcelle choisie par la Winerie a en effet été entretenue mécaniquement sans produits chimiques de synthèse.

Le millésime 2019 en Ile-de-France

« Les conditions ont été particulièrement propices à la viticulture. Le cycle de la vigne a démarré fin avril, des nuits fraîches en mai ont conduit à un développement sans avance jusqu’à fin juin où soleil et pluie s’équilibrent, permettant une belle floraison mi-juin. L’ensoleillement en juillet a permis à la végétation de s’épanouir sans souffrir de la sécheresse grâce à l’argile des sols. Chaque cépage dispose de son rythme et de ses spécificités et les raisins devraient être dans des conditions optimales fin septembre et début octobre. » Avec un objectif de 10 000 bouteilles pour ce premier millésime, et en visant à terme une production approchant les 150 000 cols, la Winerie Parisienne proposera des cuvées mono-cépage afin d’offrir l’opportunité aux amateurs de redécouvrir ces cépages connus « sur un nouveau territoire avec une nouvelle typicité. »

L’engagement du département des Yvelines

Président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier souligne l’importance de l’agriculture locale : « Nous sommes fiers de nos agriculteurs. Ils sont indispensables au dynamisme économique des Yvelines, ils font vivre de nombreux villages. On leur doit la qualité de notre alimentation, la diversité de nos paysages et la richesse de nos terroirs. » Pour maintenir une agriculture de qualité, respectueuse de l’environnement et compétitive, ce département qui se place au second rang des départements agricoles d’Ile-de-France apporte depuis de nombreuses années des soutiens significatifs (500 000 euros d’aide aux agriculteurs par an). Le conseil départemental subventionne des projets d’investissement des entreprises agricoles en lien avec la chambre d’agriculture et soutient les agriculteurs (blé) engagés dans une démarche éco-responsable pour diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires.

d'après A.Couture de En Magnum

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