Le Classement barbare des vins en France

11 juillet 2013

Il est si compliqué que les acheteurs français ont bien du mal à s’y retrouver. Un de nos buts est donc de vous aider à y parvenir afin d’acheter mieux et meilleur. Quand aux étrangers, c’est encore pire quand il leur faut décrypter l’étiquette. Ceci explique en partie les problèmes d’exportation rencontrés aujourd’hui par beaucoup de vignerons indépendants.

Il est organisé par l’Institut National des Appellations d’Origine, qui a créée les Appellations d’Origine Contrôlées suite à la promulgation de la loi du 30 juillet 1935. Depuis 2011, il a changé de nom et est devenu l'Institut National de l'Origine et de la Qualité et ne concerne plus exclusivement les vins mais les produits alimentaires en général et les fromages en particulier. Il est donc parfois bien difficile de s’y retrouver clairement vu leur inflation. On dénombre aujourd’hui au moins quatre cent cinquante appellations. Rien qu’à Bordeaux (premier vignoble de France par sa surface avec plus de 115.000 ha), le compteur affiche cinquante sept et le seul Val de Loire en enregistre au moins quarante deux.

Peu avant sa création, la loi du 6 mai 1919 avait établi que les tribunaux civils pouvaient reconnaitre «les usages locaux, loyaux et constant» d’un vin, ce qui avait déja permis au Champagne d'éliminer la concurrence déloyale.

Ainsi, dès 1932 est à retenir en Alsace (Ausay au moyen âge) le terroir Kaefferkopf, climat très réputé situé sur la commune d’Ammerschwihr près de Colmar, en français «tête de cafard», reconnu par le tribunal de Colmar. Il vient seulement en 2007 de rejoindre les 51 autres Alsace Grand cru. il est d'ailleurs le seul à être issu de plusieurs cépages blancs, et non pas un vin de cépage unique, comme il est de coutume en Alsace.

Le terroir du kaefferkopf est situé sur six collines. Ces coteaux sont connus depuis plusieurs siècles pour produire d’excellents blancs. Une vieille tradition voulait qu’on y élabore des vins mêlant volontairement deux ou trois cépages, vins qui avaient beaucoup de succès dans les tavernes de Strasbourg. L’I.N.A.O, a reconnu la singularité de cette tradition et la qualité de ce terroir. Il a limité à 71 hectares les surfaces pouvant produire ce grand cru, le seul en son genre. Les conditions de production obligent à une forte majorité du cépage Gewurztraminer dans l’assemblage; il peut être associé au Riesling, au Pinot gris, et même à un peu de muscat à 10% au maximum.

Cet assemblage donne des vins aromatiques et minéraux, très agréables, mais encore peu connus en dehors des amateurs alsaciens; ils sont relativement rares en raison des faibles surfaces de production. Mais c’est une bouteille de connaisseur, qui accompagne bien tout un repas de cuisine régionale. Son seul défaut serait sans doute dans sa prononciation, car il n’est pas aisé de prononcer ou d'écrire Hammerschwihr, kaefferkopf ou Gewurztraminer, quand on n’est pas de la région.

Le «Klevener d’Heiligenstein» quand à lui est un vieux cépage issu du Savagnin rosé, ancêtre du Gewurtztraminer cultivé sur quelques hectares sur ce lieu dit.

l’I.N.A.O accorda La première A.O.P dès 1936 à l’appellation Arbois dans le Jura.

On classait donc en France, jusqu’en 2009 les vins de la manière suivante :

Vins de table, dont les«Vins de Pays», au nombre de plus d’une centaine Ils se subdivisaient en :

- appellation régionale, «Vins du jardin de la France» dans la vallée de la Loire par exemple ou «pays d’Aix»

- appellation de zone, «Côtes de Gascogne» ou «Coteaux de l’Ardèche»...

- appellation départementale, «Bouches du Rhône» ou «Pays de l’Aude» ou «Comté Tolosan»...

Vin de Qualité Produit dans une Région Déterminée, tout vin qui n’est pas Vin de la C.E.E ou Vin de Table.

On les subdivisaient en :

- Appellation d’Origine Vin De Qualité Supérieure crée par l’I.N.A.O en 1949.

- Appellation d’Origine Contrôlée caractérisés par une aire de production et un rendement délimités, un degré alcoolique minimal et dans certains cas des conditions d’élevage et de vieillissement. Les cépages doivent être agréés par l’I.N.A.O. On trouve donc quelques ténors qui parce qu’ils ne remplissent pas une seule des conditions imposées en sont impitoyablement exclus. Le plus connu est Trévallon dont un quotidien titrait son article avec l’accroche suivante : «Trévallon trop bon pour être Baux». Ce domaine propriété de Eloi Durrbach qui n’a donc pas le droit à l'AO.P «Baux de Provence» se vend donc sous l’appellation «vin de pays des Bouches du Rhône». Sa réputation et sa qualité font qu’on le trouve aux alentours de 50€ la bouteille chez les bons cavistes.

Il est à noter que les régions Alsace, Jura, Bourgogne, et Bordelais n’ont aucune appellation de «Vin de pays».

Le Bordelais n’enregistre également aucun A.O.V.D.Q.S et la Bourgogne n’en avait qu’un seul : Sauvignon de Saint Bris qui vient de passer en A.O.P sous l’appellation Saint Bris tout court. C'est donc avec l'Aligoté récolté au sud de l'appellation uniquement sur la commune de Bouzeron, les 2 exceptions au monopole du Chardonnay en blanc.

Bruxelles étant intervenu dans le sujet, l’Appellation d’Origine Vin Délimité de Qualité Supérieure est en passe d’être supprimée et les vins en bénéficiant seront soit déclassés en Vins de Pays, appellation elle même supprimée au profit du terme Indication Géographique Protégée, soit admis dans la catégorie supérieure les A.O.C qui vont elles même donc devenir les A.O.P.