Le saccage de Liber Pater
Une parcelle de vigne d'exception vandalisée.
Le ciel est tombé sur la tête de Loïc Pasquet, propriétaire d'un vignoble de 2,5 ha à Landiras dans les Graves (à 30 km au sud de Bordeaux). Il y réalise un vin d'exception dénommé Liber Pater (nom du dieu romain du vin). 500 ceps de vigne ont été détruits. Il ont été coupés avec un sécateur, un acte de vandalisme.
Le cas est très rare indique Sud Ouest qui révèle l'information. Et il est d'autant plus dramatique pour Loïc Pasquet que les rendements de sa parcelle sont très faibles, au maximum 20hl/ha.
En dehors des sentiers battus, le viticulteur récolte à cheval, et a décidé de replanter d'anciens cépages antérieurs au phylloxéra, du bordelais, comme le Castets, le Mancin ou le Saint-macaire qui ne sont plus admis dans le cahier des charges de l'AOC Graves, ce qui l'oblige à vendre sous l'appellation Vin de France.
Ces bouteilles d'exception, très rares (seulement 1.000 à 3.000 les bons millésimes) sont vendues à des prix exorbitants: 3.000 euros l'unité. Elles s'écoulent quasiment uniquement en Asie ou en Russie.
Le viticulteur, un ancien ingénieur passionné de vin, est aujourd'hui en colère. « Les ceps ont été coupés à la base avec un sécateur, raconte-t-il dans Sud Ouest. Je ne sais pas si les pieds reprendront. C'est lamentable. »
Si 10% des pieds sur la parcelle ont été détruits, des jeunes vignes entre trois et cinq ans, le vigneron pourra cependant en proposer en 2016, si le millésime est satisfaisant, en effet, il n'y a pas eu de Liber Pater en 2008, 2012 et 2013.
Ces vins pré-phylloxériques avaient été vinifiés pour la première fois à l'issue des vendanges 2015.
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