Ay en Champagne et les vins clairs

« Je ne peux vivre sans Champagne : en cas de victoire, je le mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin. »

Napoléon Bonaparte

Terre et vins de Champagne, association de près de 20 viticulteurs organisait hier à Ay à coté d'Epernay, au pied de la Montagne de Reims, sa dégustation annuels de Vins Clairs. Il s'agit de vins provenant de la dernière récolte et donc en cours d'élevage. Ce sont donc des vins Tranquiles. Elevés entierrement comme des vins tranquiles, ils feraient de remarquables vins blancs secs. En 1985 j'avais été recu chez Veuve Cliquot où je m'étais livré au même exercice de dégustation. Les Vins Clairs de l'époque qui titraient 6° étaient d'une telle acidité que l'on ne pouvait pas les garder en bouche plus de quelques secondes. Réchauffement climatique oblige, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Venus en voiture par la route de la vallée de la Marne, nous avons traversé trois villages ou l'on produit du Champagne sur 57 ha mais qui ont la particularité de se situer en Seine & Marne. On produit donc du Champagne en Ile de France à :

                                                                                          18,94 ha de vignes

                                                                                                        27,71 ha de vignes

                                                                            9,38 ha

La Haute Marne avec elle 2 communes fait encore mieux : 33,37 ha pour Rizaucourt-Buchey et 38,6 ha pour Colombey les 2 églises-Argentolles plus connu pour d'autres raisons. Dans le cadre de l'entrée dans l'aire d'appellation Champagne, 2 autres communes de ce département vont y accéder : Champcourt et Harricourt.

Nous avons retenu pour vous : Vincent Couche à 10250-Gye qui possède également des vignes sur la boutonnière de Montgueux à 10 kilomètres au sud de Troyes ou sévit également un redoutable producteur : Jacques Lassaigne. Nous avions déja encontré Vincent à Vinexpo  car cet homme entreprenant y cherchait des contacts pour étendre son empire dans le monde. Hormis son vin clair en chardonnay en provenance de Montgueux, nous avons apprécié son millésime 2000 ainsi que son rosé 2004 en partie de saignée.

Pascal Doquet à 51130-Vertus, adepte du bio réussit néanmoins de beaux produits. Son Blanc de Blancs brut nature non dosé à 23€  est pour moi, un des champagnes les plus abouti qui soit. Quant à ses cuvées vieilles vignes 2008 à base de Chardonay Muscaté, dosées à 4gr, elles font preuve d'une belle originalité.

Fabrice Pouillon réalise depuis 1997 du champagne en Solera. Tous les ans il prend 50% de la cuve qu'il remplit alors avec du vin de l'année. Il nous présentait donc son 2007, dosé à 5 gr, d'une belle originalité et vendu 25€. Ses autres productions me semblent un peu cher comme le brut nature de Mareuil sans adjonction de liqueur mais avec un peu moins de 3gr par litre de sucre résiduel naturel à 33€. De même pour son millésime 2003 en 100% chardonnay à 40€.

Enfin, Olivier Horiot à 10340-Les Riceys tout au sud de l'appellation et donc à quelques kilomètres de la Côte d'or et donc.... de la Bourgogne cultive les 3 cépages traditionnels plus les ancestraux que  sont Pinot Blanc, Arbane et bientôt Petit Meslier et Pinot Gris. Les Riceys est la commune de l'appellation Champagne la plus étendue. Elle a la particularité de posséder l'A.O.C Les Riceys réservé à du rosé tranquille en général d'une belle couleur sombre et incomparable en intensité avec tout ce que l'on peut trouver aileurs dans toute la France.Il suffit de regarder la photo de la bouteille pour comprendre Le rosé En Barmont de ce producteur vous tapisse la bouche comme un bon rouge.  C'est le meilleur que j'ai jamais goûté dans ce domaine. prix 25€

  Olivier Horiot en pleine action

  Rosé des Riceys

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En Champagne, il proposait son rosé de Pinot noir de saignée Barmont 2006 à 25€. C'est le plus gouteux des champagnes rosés que j'ai jamais bu. Il est pour moi bien supérieur à tous les rosés d'assemblage  de Maison que j'ai croisé sur ma route jusqu' à maintenant y compris Laurent Perrier. Pour terminer, la cuvée des Cinq Sens donc des 5 cépages actuellement en production me semble à 40€ un tout petit peu trop cher.

Après toutes ces dégustations, direction Reims  à travers le vignoble via entre autre Verzenay. Cette commune hébergea au début du siècle dernier le vignoble de Modeste Goulet, frère  du succursaliste Goulet  Turpin. homme de marketing avant l'heure, il voulait qu'on le voit de loin. Il fit donc construire au milieu des vignes un phare. C'est dailleurs, le seul phare en France, qui ne soit pas au bord de la mer. Ce vigneron a disparu. Les  vignes au pied du phare, appartiennent aujourd'hui à Pommery. Quand au phare longtemps abandonné et en ruine, il a été restauré par la commune. C'est aujourd'hui le musée de la vigne et du vin de Champagne.

              

                   

Et maintenant, cap sur Reims. Après un détour par la cathédrale, qui vient de fêter ses 800 ans, afin d'admirer les vitraux dont ceux consacrés au travail du vin, qui était donc déja important au moyen-age.

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Pour terminer une si belle journée, il était nécessaire de se restaurer avan de rentrer. Cap donc sur le Millénaire, restaurant étoilé Michelin avec un menu à 32€ dont voici le détail :

•  amuses-bouche
• tartare de magret de canard aux amandes torréfiées sur sablé de parmesan et salade roquette. Le croquant et l'acidité du sablé était une belle opposition au fondant du canard.
• Sauté d'épaule de veau, tomates confites et petits légumes printaniers baignant dans une sauce onctueuse.
• Chocolat au gingembre
• mignardises
• Le tout accompagné d'un  copieux verre remarquable de syrah 2007 de chez Cuilleron, servi à la bouteille et facturé 10€.

Comme dit le Guide, cela méritait bien le détour.

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